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Une reliure du quotidien Le Matin regroupant les numéros entre le 1er juillet 1914 et le 31 décembre 1914 [le numéro du 25 août est en déficit]. 31e année, débutant avec le numéro 11082.

La période de ces numéros couvre les derniers jours de la Belle époque, la brutale accélération de l’actualité, la déclaration de guerre, puis la vie à l’arrière rythmée par les communiqués militaires. Il est impressionnant de lire des articles divers sur le quotidien de l’été qui disparaissent violemment le 25 juillet (La note autrichienne cause la stupeur en Europe). Á partir de cette date, la tension s’accrut [l’Autriche-Hongrie est entrée en guerre contre la Serbie (28 juillet) ; l’Europe s’énerve (31 juillet) ; Les chances de guerre l’emportent sur les chances de paix (1er août, jour de l’annonce de l’assassinat de Jaurès) ; L’Allemagne déclare la guerre à la Russie (2 août) ; L’Allemagne, sans déclaration de guerre, engage les hostilités contre la France (3 août) ; l’Allemagne déclare la guerre à la France (4 août)]. Le Matin parut alors sur deux pages (au lieu de quatre) pour préserver les stocks de papier. Les feuilletons, la rubrique Contes des mille et un matins, celle des théâtres, disparurent temporairement. Le 16 août, exceptionnellement, les Contes de mille et un matins revinrent pour disparaître à nouveau. Le Matin reprendra sa physionomie « normale » mi-octobre.

C’est en effet un document très riche qui est proposé ici. Les feuilletons inédits publiés par le Matin étaient de qualité : Le dernier voyage extraordinaire. L’étonnante aventure de la mission Brassac de Jules Verne, Rouletabille à la guerre de Gaston Leroux et le Secret du crane de René Bures et Jacques Ferlan. Colette tenait également une rubrique : le Journal de Colette [2 juillet, Sévices ; 16 juillet, Paris ville forte ; 30 juillet, la découverte, Bel Gazou [la découverte se référait à un article du 22 juillet qui annonçait la découverte d’un médicament permettant d’accoucher sans douleur : Une nouvelle bienheureuse : « Tu n’enfanteras plus dans la douleur »], 13 novembre Le bois, le vieux monsieur, 4 décembre, la chasse aux produits allemands, les sabots, les troglodytes]. On y trouve des articles aux signatures prestigieuses l’Homme d’Henri Barbusse (3 juillet), la Bataille des Flandres d’Albert Londres (11 décembre). Saviez-vous que Léon Blum signait alors La chronique sur le théâtre et les concerts, par exemple, l’annonce de la réouverture de la Comédie française (7 décembre) ?

Les bolides des courses automobiles et les avions allaient alors à la même vitesse (environ 110km/h) (Derby de Lyon, 4 juillet ; Londres-Paris-Londres en aéroplane (arrivée à l’aérodrome de Buc), 11 juillet). Naturellement, le Matin parle abondamment du procès de madame Caillaux (à partir du 19 juillet), mais aussi de la victoire au championnat mondial de boxe de Carpentier (16 juillet) ou de l’impôt général sur le revenu (appliqué à partir du 1er janvier 1915) (16 juillet) ou encore, les mouvements insurrectionnels en Irlande (La province anglaise de L’Ulster est prête à entrer en révolte, 14 juillet). Intéressant débat Faut-il faire la grève générale en cas de guerre ? (16 juillet) avec un vote des socialistes où le oui l’emporta (1690 mandats contre 1174, 17 juillet). Puis des articles étonnants : Enfin ! l’armée française aura peut-être en 1920 une nouvelle tenue de campagne qui sera gris bleuté (3 juillet) ou le 2 août, en pleine tourmente, un inventeur offre un moyen de provoquer le désarmement général. Des mouvements sociaux comme la grève des mineurs du bassin de la Loire (4 juillet) ou féministes, nos suffragettes manifestent aussi (6 juillet), contre la guerre, 36 manifestants arrêtés lundi soir ont été condamnés hier (cris « à bas la guerre ») (30 juillet).

Mais le Matin de 1914, ce fut surtout l’article du sénateur Auguste Gervais, la vérité sur l’affaire du 21 août, qui provoqua une indignation générale dans le Midi et une hostilité envers les soldats du sud de la France. Un entrefilet du 24 août sur les otages lorrains pris par l’armée française et internés à Béziers peut servir d’introduction à la publication de Camille Maire en 1998 à Strasbourg sur ce sujet méconnu.

 

Demi-cuir à coins, journaux en bon état, stockés à plat. Minimes défauts : logo des lignes télégraphiques découpé sur un numéro [26 août], trou sur la première page du numéro du 20 juillet et sur celui du 31 décembre. Une page réparée au niveau du mors, quatre fragiles.

La fin de la Belle Epoque : deuxième semestre 1914

425,00 €Prix
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