La Bibliothèque de Du Verdier et la langue occitane:
Le saviez-vous ? Antoine du Verdier fit paraître, en 1585, un ouvrage qui faisait la liste d'une bibliothèque, sans doute idéale pour lui. En 1773, M. Rigoley de Juvigny édita à nouveau son texte , accompagné de celui de La Croix du Maine, présentant une élégant ensemble de six volumes in-4°.
Le tome VI de cet ensemble, intitulé "Supplément", présente aux pages 74 et 75 de la Table des Ouvrages 53 articles regroupés sous la mention "Troubadours, Poètes provençaux et Italiens", renvoyant aux trois tomes de l'édition couvrant la Bibliothèque de M. du Verdier.
Provence métonymique, bien sûr, puisque l'on y trouve Auger Gaillard de Rabastens, avec la mention d'une édition rare de Lou Banquet en 1583 à Agen . Des extraits agrémentent parfois les articles, comme celui du frère de Nostradamus, Jean de Nostre-Dame, auteur de Vies des plus célèbres et anciens Poètes Provençaux "qui ont flori du temps des Comtes de Provence recueillies de divers Auteurs qui les ont écrites en langue provençale et lesquelles ont été trouvées écrites à la main..." Les pages 481 à 484 tu T.II de la Bibliothèque d'Antoine du Verdier (éd.1773) en reprennent un résumé.
Arnaud de Coutignac, Arnaud Daniel, Aimeric de Belveser, Beral des Baux, Berenger de la Tour d'Albenaz en Vivarais, Bernard de Poymonclar, Bernard Rascas, Bernard de Ventadour, Boniface de Castellane, Sordel, Savaric de Mauleon, Geoffroy du Luc, Guilhem Boyer, Guy d'Ozez, Hugues de Saint Cyre, Peyre Saint Romych sont les auteurs dont les éditions ou manuscrits rares font l'objet d'un article de du Verdier.
Exemple d'un article , le comte de Poitou : daigna bien faire honneur à la poésie en langue Provençale, car, outre qu'il étoit savant aux sciences libérales, encore prenoit-il plaisir à avoir en sa Cour les plus savans Poétes qu'il pouvoit trouver, lesquels il honoroit et prisoit, leur assignant bons et suffisans gages et si les pourvoyoit des plus beaux et plus honorables offices de sa Cour, d'entre lesquels Peyre Milhon, Gentilhomme du Poitou, fut son premier Maître d'Hôtel, qui a fait une chanson à la louange d'une Dame de Poitou, de la maison de Montagut, qui se commence " Pueis que dal Cor my ven faray Kanson nouvella..." En laquelle il dit qu'après long travail, il aura jouissance d'amours. Bernard Marchyz fut son Chambellan; il a fait une chanson à la louange d'une Damoiselle de la maison des Requistons de Provence et se commence : " Tant es ma Donna endurmyda..." En laquelle dit qu'il a si bien chanté qu'il l'a éveillée....
L'article se poursuit avec Peyre de Valieras, valet tranchant, Peyre Hugon, valet de chambre, Guilhem Boucahrd, autre valet de chambre, Gyraudon lou Roux, Aimeric de Sarlac, Guilhem des Amalrics dont les oeuvres sont mises en avant. Jean de Nostre-Dame prétendit que ces poètes de la Cour comtale furent empoisonnés par les eaux des fontaines souillées par les lépreux du pays.
Σχόλια